....Laudato si'… cinq ans après!..Laudato si'… five years later!....

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Cinq ans déjà! François publiait sa seconde encyclique, «Laudato si’ — sur la sauvegarde de la maison commune ». Pour souligner cet anniversaire, il a décrété du 16 au 24 mai une semaine spéciale d'initiatives en lien avec l'environnement, plus précisément avec le «réchauffement climatique». Rappelons que Laudato si’ précédait de trois mois le sommet historique de Paris sur le climat. Historique à cause de la participation de la grande majorité des nations: 197 pays y étaient représentés, et on s'attendait à la signature d'une entente contraignante pour la réduction des gaz à effet de serre.

Pour témoigner de son propre engagement dans cet anniversaire, François se rendra dans une région de l'Italie dévastée par la pollution illégale. Le lien qui suit vous permettra d'écouter la courte vidéo d'invitation qu’il a lancée.

En tant que scientifique, je me suis toujours intéressé aux problèmes reliés à la pollution et à ses conséquences pour la planète, notre «maison commune». Notre environnement est un ensemble fort complexe à cause de l'interdépendance des écosystèmes. Nous pouvons constater que la mondialisation accélère et bouscule les interactions entre les éléments du vivant; elle accentue, par un effet domino, les conséquences de crises comme celle du coronavirus (échelle microscopique) ou le réchauffement climatique (échelle macroscopique). Le problème ne tient pas à l’existence d’interactions entre les éléments du vivant de la création, mais à ce que trop souvent des idéologies conflictuelles faussent la gestion de ces interactions et les fassent dévier du «projet d'origine», celui de Dieu. Peut-être qu'une réflexion profonde sur le modèle «d'écologie intégrale» proposé par François s'impose?

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Five years already! Francis published his second encyclical, “Laudato si'— on care for our common home”. To mark this anniversary, he has declared a special week of initiatives related to the environment, from May 16 to 24, more precisely on "global warming". Let us recall that Laudato si ' preceded the historic Paris Climate Summit by three months. Historic because of the participation of the vast majority of nations: 197 countries were represented, and the signing of a binding agreement for the reduction of greenhouse gases was expected.

To show his own commitment, during the week Francis will visit a region of Italy devastated by illegal pollution. The following link will allow you to listen to the short video invitation that he launched.

As a scientist, I have always been interested by problems related to pollution and their consequences for the planet, our "common home". Our environment is highly complex because of inter-connectivity between ecosystems. We can see that globalization accelerates and upsets the interactions between living organisms; it accentuates, through a domino-effect, the consequences of crises such as that of the coronavirus (microscopic scale) or global warming (macroscopic scale). The problem is not due to the existence of interactions between the living elements of creation, but to the fact that too often conflicting ideologies distort the management of these interactions and make them deviate from the "original project", that of God. Perhaps a deep reflection on the “integral ecology” model proposed by Francis is needed?

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Beaucoup d’efforts individuels et collectifs — et d’argent — ont été investis dans l’écologie, parfois au détriment du bien commun et sans une vision globale. La crise actuelle a mis en lumière la situation de nos aînés. Nous découvrons que nous nous sommes souciés de la planète au détriment du bien-être de plusieurs, dont les personnes âgées; il y a manque de logique. Nous avons fait toutes sortes de gymnastiques éthiques, scientifiques, psychologiques et légales pour leur offrir de l'aide à mourir. Cette pandémie montre que nos choix se sont soldés par un manque flagrant de mesures et de moyens pour les aider à vivre. Au dossier mondial du réchauffement climatique on retrouve, parmi les sujets les plus «chauds», la préoccupation de la surpopulation. Combien d'ONG se sont-elles lancées sur le terrain pour faciliter le contrôle des naissances?  Est-ce que stopper les naissances deviendrait la solution? Brûler la chandelle par les deux bouts… brûler la vie par les deux bouts?

Pour régler nos problèmes «écologiques», l’ampleur de la tâche et les enjeux sont énormes et nous sommes tentés de baisser les bras, car il est évident que l’effort requis dépasse nos volontés individuelles et collectives. Cependant, il y a cinq ans, comme un vent d'espérance, François est arrivé avec le concept d’écologie intégrale, la clé offerte par Laudato si’ . Ce texte est riche de considérations et prophétique. Ses réflexions sont pénétrées de la «dimension verticale» qui oriente vers le Créateur. C’est ce que j'espérais trouver en tant que chrétien. Il y a, dans l'expression des lois naturelles que la science nous aide à formuler, une école de la sagesse qui régit les relations entre les composantes de l'univers, du microscopique au macroscopique. Tout ne repose plus seulement sur les épaules de l'humanité — cela a-t-il jamais été? — : on y trouve des clés qui ouvrent sur l'espérance, une lecture pour communier au projet de l'Auteur. Un jeune écrivain américain du nom de Nathaniel Rich a publié l'automne dernier le livre «Perdre la Terre», un résumé de la lutte contre le réchauffement climatique aux États-Unis, au cours des quarante dernières années. Rich n'a pas caché son admiration pour le geste de François. Dans son prologue, il nous met devant les conséquences de tourner le dos aux lois naturelles et ouvre sa réflexion sur ces quelques versets percutants d’actualité, tirés du livre des Proverbes:

«La sagesse crie dans les rues, elle parle tout haut sur les places, elle appelle à l'entrée des endroits bruyants. Aux portes, dans la ville, elle fait entendre ses paroles: «Jusqu’à quand, vous qui manquez d'expérience, aimerez-vous la naïveté? […] Revenez pour écouter mes reproches! Je veux déverser mon esprit sur vous, je veux vous faire connaître mes paroles. Puisque j'appelle et que vous résistez, puisque je tends la main et que personne n'y prête attention, puisque vous négligez tous mes conseils et n'acceptez pas mes reproches» (Proverbes 1, 20-25)

L’expression la plus éloquente de la portée morale de ce problème est venue du pape François dans cette encyclique: «Notre échec collectif à répondre aux crises intensifiées par la hausse des températures […] montre à quel point nous avons perdu ce sens de la responsabilité envers nos frères et sœurs humains, fondement de toute société.»

Quelles conclusions «écologiques» tirons-nous de cette pandémie? Pour être en mesure de répondre, ne faudrait-il pas méditer sur les mécanismes qui en ont fait de nos aînés les principales victimes? N'est-ce pas là un autre exemple de cette perte du sens de nos responsabilités?

Pendant que nous avons l'impression de marcher sur des œufs avec nos protocoles de déconfinement, nous sommes à la fin de la semaine proposée par François sur le réchauffement climatique. Comment répondre à cette invitation?

Pour affronter la pandémie de COVID-19, des mesures radicales et mondiales devaient être prises; elles allaient avoir de multiples conséquences. Il en sera de même pour le réchauffement climatique. Nos dirigeants devront prendre des mesures pour orienter les changements, et nous aurons la responsabilité de les mettre en oeuvre. N'avons-nous pas le devoir de prier pour que cela se fasse à la lumière du modèle d'écologie intégrale que nous propose François, afin que la création en ressorte plus vivante que jamais?

Lire aussi :

Francine Dupras et Jean-Marc Rufiange, Le prophétisme d’une encyclique

Église Jura, LAUDATO SI’: une synthèse

Pape François, Laudato si’

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A lot of individual and collective efforts - and money - have been invested in ecology, sometimes to the detriment of the common good and without a global vision. The current crisis has shed light on the living condition of seniors. We are discovering that we have cared for the planet at the expense of well-being, including the elderly; there is a lack of logic. We have done all kinds of ethical, scientific, psychological and legal gymnastics to offer them assisted death. This pandemic shows that our choices have resulted in a flagrant lack of measures and means to help them live. Among the “hottest” topics in related to the global warming issue, there is the concern for overpopulation. How many NGOs have thrown themselves at the problem by offering means to facilitate birth control? Would stopping births become the solution? Burn the candle at both ends… destroy life at both ends?

To solve our "ecological" problems, the scale of the task and the stakes are enormous and we are tempted to give up, because it is obvious that the required effort exceeds our individual and collective wills. However, five years ago, like a wind of hope, Francis arrived with the concept of integral ecology, the key offered by Laudato si '. This text is rich in considerations and prophetic. His reflections are permeated by the "vertical dimension" that points to the Creator. This is what I hoped to find as a Christian. There is, in the expression of the natural laws that science helps us to formulate, a school of wisdom which governs the relations between the components of the universe, from the microscopic to the macroscopic. It is no longer just on the shoulders of humanity - has it ever been? -: we find there the keys that open the doors for hope, a tool to commune with the Author's project. A young American writer by the name of Nathaniel Rich published the book “Losing Earth” last fall, a summary of the fight against global warming in the United States, over the past forty years. Rich did not hide his admiration for Francis' gesture. In his prologue, he confronts us with the consequences of turning our back on natural laws and continues his reflection on these few powerful verses of topicality, taken from the book of Proverbs:

“Wisdom calls aloud in the streets, she raises her voice in the public squares. She calls out at the street corners, she delivers her message at the city gates, You ignorant people, how much longer will you cling to your ignorance? […] Pay attention to my warning! Now I will pour out my heart to you, and tell you what I have to say. Since I have called and you have refused me, since I have beckoned and no one has taken notice, since you have ignored all my advice and rejected all my warnings" (Proverbs 1, 20-25)

The most eloquent expression of the moral significance of this problem came from Pope Francis in this encyclical: “Our collective failure to respond to crises intensified by rising temperatures […] shows how much we have lost this sense of responsibility towards our human brothers and sisters, the foundation of any society. ”

What “ecological” conclusions do we draw from this pandemic? To be able to answer, shouldn't we think about the mechanisms that made our elders the main victims? Is this not another example of this loss of sense of our responsibilities?

While we have the impression of walking on eggshells with our deconfinement protocols, we are at the end of the week proposed by Francis on global warming. How to answer to this invitation?

To face the COVID-19 pandemic, radical and global measures had to be taken; these were going to have countless consequences. It will be the same for global warming. Our leaders will have to take action to guide the changes, and we will have the responsibility to implement them. Don't we have the duty to pray for this to be done according to the model of integral ecology offered by Francis, so that creation emerges more alive than ever?

Read also:

Francine Dupras and Jean-Marc Rufiange, The prophetism of an encyclical

Jura Church, LAUDATO SI ': a synthesis

Pope Francis, Laudato si '

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Christian Leboeuf