....Bonté divine! ..Good Heavens! ....
….Mon intérêt pour la littérature classique a commencé avec le quiz télévisé «Les Satellipopettes» de la chaîne TVA. Vous vous souvenez? On y donnait aux gagnants, entre autres, des romans de la comtesse de Ségur. À défaut de les gagner, j'ai trouvé plus simple de demander à ma mère de me les acheter: ce fut l'une de mes lectures préférées. Plus tard je me suis intéressé à Hugo, Dumas, Dostoïevski et d'autres.
Mais je n'avais jamais lu Charles Dickens, jusqu'à tout dernièrement. Pour mon baptême, j'ai choisi Oliver Twist. En plus d'un humour parfois hilarant, j'ai eu l'agrément de retrouver un peu du style de la comtesse de Ségur; pas étonnant, me direz-vous, ces œuvres datent de la même époque. Mais il y a plus. Comme la comtesse, Dickens présente plusieurs tableaux et dialogues où des personnages font preuve d'une immense bonté, à un point où je suis resté saisi d'émotion, aux prises avec un sentiment d'élévation intérieure qui m'a mené au bord des larmes. L'intensité dramatique de ces scènes se trouvait accentuée par le voisinage d'autres scènes constituant leur exacte antithèse: cruauté éhontée, scélératesse, etc.
«Voyons donc, qu'est-ce qui me prend», me dis-je, plus étonné que gêné de ma réaction. J'ai interrompu ma lecture pour laisser porter l'effet. Comment des mises en situation fictives, mais réalistes, pouvaient-elles avoir un tel effet sur moi? J'en ai ressenti un bienfait, non seulement psychologique, mais physique. Une sorte de thérapie, à laquelle je me surpris à répondre: «Ouf, ça fait du bien.»
Au reste, la réalité ne manque pas non plus d'exemples de grande bonté, de ces gens qui se sont dévoués, au péril de leur santé parfois, pour secourir les malades, les pauvres, les enfants abandonnés, bref toutes les misères humaines. Mais si des êtres humains peuvent être capables d'une telle bonté, me dis-je encore, à quoi peut ressembler celle de Dieu? Certes, il agit à travers les personnes, et ce que l'on fait de bien ou de mal à notre prochain, c'est bien à lui que nous le faisons (Mt 25). Mais encore, si la bonté de Dieu est infiniment plus grande que la nôtre par définition, comment ne nous saute-t-elle pas davantage au visage?
Alors je suis rentré en moi-même. J'ai porté un regard sur mon passé et sur ma situation actuelle. J'ai ouvert les yeux et les oreilles de mon cœur en quelque sorte. Parce que pour voir le travail de Dieu, il faut le regard et l'écoute du cœur. Puis j'ai pensé à Marie, qui «retenait tous ces événements, et les méditait dans son coeur» (Lc 2, 19). N'a-t-elle pas de cette façon reconnu la bonté de Dieu? Oui, depuis que je m'y arrête, je reconnais, et de plus en plus, l'action de Dieu autour de moi, et je souris au souvenir de ma mère qui exprimait souvent son étonnement en disant: «Bonté divine!»
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My interest in classical literature started with the TV quiz "Les Satellipopettes" on TVA channel. You remember? Among other things, we could win Comtesse de Ségur's novels. Short of winning, I found it easier to ask my mom to buy the novels for me: it was one of my favorite readings. Later, my interest spread over to Hugo, Dumas, Dostoyevsky and others.
But I never read Charles Dickens until very recently. I chose Oliver Twist as my introduction to his novels. In addition to passages ornated by hilarious humor, I had the pleasure to rediscover similarities to Comtesse de Ségur's style; no wonder, you might say, these works date back to the same period. But there is more. Just like the Comtesse, Dickens presents several settings and conversations in which the characters display genuine goodness of heart, to a point where I was left deeply moved with emotion, grappling with a feeling of inner elevation that brought me on the verge of tears. The dramatic intensity of these scenes was accentuated by the closeness to other tormenting behaviours: shameless cruelty, villainy, etc.
"Come on, what's the matter with me," I said to myself, more surprised than embarrassed by my reaction. I interrupted my reading to let it sink and feel the full effect of the inner motion. How could fictitious but realistic scenarios have such an impact on me? It was as if I felt a psychological reward, as well as a physical relief. A kind of therapy. My spontaneous reaction to it was: "Phew, that feels good."
Moreover, in real life, we encounter many examples of great kindness, of people so devoted to help the sick, the poor, the abandoned children; in short, all human miseries. These people put themselves at risk most of the time. But if human beings are capable of such goodness, how much greater could be that of God? People become the channel of His mercy, and our good deeds or bad actions towards our neighbor, He becomes the recipient (Mt 25). But still, if the goodness of God is infinitely superior to ours, by nature, why turn away from such kindness towards us?
It was a moment of deep introspection. I took a look at my past and present life. Somehow, my heart became “all eyes and ears”. To acknowledge God’s work, we need to look and listen from the heart. My thoughts turned to Mary, who “treasured up all these things and pondered them in her heart” (Lk 2:19). Was it not then her way to acknowledge the goodness of God? Yes, and the more I think about it, the more I can recognize God’s action in my life. And it brings a smile just to remember that my mother often expressed wonderment by saying: "Good Heavens!"
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….Oliver Twist
«Exploité, soumis à des privations et des brimades dans un orphelinat où il échoua à la suite de la mort de sa mère, Oliver Twist est placé comme apprenti chez un croque-mort, d’où il s’échappe pour se réfugier à Londres. Épuisé par la route, naïf et confiant dans le premier venu qui l’aborde, il trouve asile parmi une bande de jeunes voleurs à la tire oeuvrant pour le compte d’un criminel, le vieux Fagin. Arrêté pour un vol de mouchoir qu’il n’a pas commis, Oliver est recueilli et traité comme son propre fils par Mr Brownlow. Mais sa bande ne tarde pas à mettre à nouveau la main sur lui et le force à participer au cambriolage d’une demeure dont les habitants changeront le cours de son existence.
Oliver Twist présente un tableau saisissant et réaliste de la condition des enfants abandonnés dans l’Angleterre victorienne. Rassurez-vous, l’histoire finit bien!»
(résumé par Marc Paré)
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“Exploited, subjected to deprivation and bullying in an orphanage where he ended up after his mother's death, Oliver Twist is put under the care of an undertaker,as an apprentice, from where he escapes to take refuge in London. Exhausted by his flight, naive and trusting in the first comer who approaches him, he finds asylum with a gang of young pickpockets, working for a criminal, the old Fagin. Arrested for stealing a handkerchief, a crime he did not commit, Oliver is taken in by Mr Brownlow, who treats him like his own son. But it doesn't take long for his gang buddies to lay hands on him again, and force him to participate in the burglary of a house whose dwellers will change the course of his existence.
Oliver Twist is a startling and realistic depiction of the condition of abandoned children in Victorian England. Don't worry, the story has a happy ending!”
(summary by Marc Paré)
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