....« THE CHOSEN ».."The Chosen"....

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…. Depuis seulement quelques mois, les épisodes de la nouvelle télésérie The Chosen ont été visionnés plus de 50 millions de fois, sans tenir compte des ventes de DVD. Ce chiffre est colossal considérant le fait que cette télésérie a été créée en dehors du système hollywoodien, qu’elle est produite presque exclusivement grâce aux revenus provenant de sociofinancement et qu’elle n’est pas distribuée sur les plateformes conventionnelles de diffusion, telles que Netflix, Amazon, iTunes, etc. Des quatre coins du globe, tous y ont accès gratuitement grâce à l’application mobile, le site web ou YouTube.

Une enveloppe de plus de six millions de dollars américains recueillis depuis le début de la pandémie, provenant des dons de quelques centaines de milliers de personnes, permettra de produire les premiers épisodes de la seconde saison.

THE CHOSEN est la toute première série multisaisons sur la vie de Jésus; son intention est de nous le faire découvrir à travers les yeux de ceux qui l'ont connu. Elle explore le contexte historique et politique de cette époque ainsi que la vie de ceux qui, à son appel, en un instant décisif, ont tout quitté pour le suivre.

L’Américain Dallas Jenkins, producteur-réalisateur et évangéliste, en est l’initiateur. Il s’est entouré de rédacteurs, producteurs et acteurs de haut niveau venant de différentes dénominations religieuses. Le scénario a été révisé par une équipe composée d’un rabbin juif messianique, d’un prêtre catholique et d’un pasteur évangélique.

Mon propos n’est pas de faire une critique de cette télésérie, mais il est opportun de mentionner que par son contenu et sa cinématographie, elle se démarque de tout ce qui a été fait jusqu’à présent sur le même thème.

Cette série m’a replongée dans les Évangiles. En plus de visionner en rafale les épisodes, j’ai écouté avec intérêt les discussions exégétiques à propos de chacun d'eux. Une question discutée m’a particulièrement interpelée: «How do Catholics take Mary seriously?». Bien qu’elle n’apparaisse que dans un seul épisode de la première saison, une attention particulière a été portée au choix de l’actrice qui l'incarnait; ce rôle fut le plus difficile à assigner de toute la distribution. Suite à des critiques reçues à propos d’une production précédente, Dallas Jenkins savait très bien que pour les catholiques, «she is the one you don’t want to get wrong!».

Il y a deux semaines, lors d’une diffusion en direct, il annonçait que Marie serait un personnage important de la deuxième saison et dévoilait, en primeur, quelques extraits parmi lesquels un dialogue de Marie avec les disciples. Marie y partage certaines réflexions sur l’enfance de Jésus, elle affirme son adhésion à la mission de son fils mais se questionne sur la valeur de son rôle actuel. À travers ses propos l’on perçoit une certaine tristesse, une nostalgie même !

Ce dialogue traduit le désir de Dallas Jenkins de présenter Marie comme un modèle pertinent pour toutes les mères; il évite de l’y montrer avec un halo autour de la tête, qui éclipserait son humanité. Je comprends sa démarche, car les représentations traditionnelles de Marie, les mains jointes dans une posture statique, rendent difficilement compte – ou pas du tout – de Marie de Nazareth, une femme juive du Moyen-Orient ayant vécu au premier siècle. Cependant, est-il plausible, tel que l’évoque le scénario de la télésérie, que Marie, qui assistait et participait en première ligne à l’avènement du Messie tant espéré, ait éprouvé tristesse et regret face à une certaine forme de présence maternelle perdue auprès de Jésus?

Si la tendance se maintient, cette seconde saison sera visionnée des millions de fois et aura un impact sur les croyants et non-croyants du monde entier. C’est précisément pour cette raison que depuis deux semaines, la question suivante m’habite au quotidien: «Comment puis-je participer à cette méditation sur Marie que nous proposera Dallas Jenkins dans la deuxième saison de The Chosen? Bref, «How do Catholics take Mary seriously?». Je partage donc avec vous ce début de réflexion que j’aimerais beaucoup voir enrichie par vos considérations et votre expérience personnelle. Depuis le début de ce projet, Jenkins a pris très au sérieux les commentaires, critiques et suggestions qu’il a reçus. Si cette question vous tient également à coeur, je me propose de recueillir les vôtres, les traduire et les lui envoyer!

LA CHOISIE

Un aspect nouveau de cette série tient au sérieux avec lequel la dimension hébraïque est traitée et intégrée au scénario. Plusieurs épisodes présentent des moments clés de l’histoire du peuple de Dieu, habilement mis en relation avec des scènes importantes des Évangiles. Un niveau de compréhension et de profondeur est ainsi ajouté à la trame historique.

Pour présenter l’humanité de Marie, il faut puiser à la même source, retourner aux origines… Fille du peuple de Dieu, héritière de la promesse, Marie connaissait l’histoire de ses ancêtres. Avant d’être Mère de Dieu, elle était une femme habitée par l’attente du Messie à un degré de profondeur insoupçonné: «Je te cherche dès l'aube: mon âme a soif de toi; après toi languit ma chair» (Ps 62, 2). Son adhésion au projet de Dieu pour l’humanité était totale. Comme une puissante force d’attraction, elle appelait le libérateur tant attendu, et il est venu!

Marie s’inscrit dans le sillage d’Anne, mère de Samuel qui, fidèle à sa promesse, offrit son fils unique à Dieu en le confiant au prophète Élie. À ce moment, Anne pria: «Mon cœur s’est réjoui en l’Éternel; ma force a été relevée par l’Éternel […]; car je me suis réjouie de ton salut […]» (1 S 2,1). Marie est aussi de même trempe que la valeureuse mère mentionnée dans le livre des Maccabées, qui supporta héroïquement la perte de ses sept fils en l’espace d’un seul jour. Sa prière nous dévoile son espérance, au-delà de toute espérance: «C’est le Créateur du monde qui façonne l’enfant à l’origine, qui préside à l’origine de toute chose. Et c’est lui qui, dans sa miséricorde, vous rendra l’esprit et la vie […].» (2 M 7,23)

Marie ne pouvait pas être en deçà de ces femmes qui l’ont précédée. Entre toutes les femmes, Dieu l’a choisie pour participer pleinement à son ultime projet de rénovation pour l’humanité. Dans la première saison, Dallas Jenkins et les scénaristes ont pris soin de bien camper les personnages dans leur contexte historique et leur culture judaïque. De la même façon, l’humanité de Marie doit se comprendre dans son lien intrinsèque à l’histoire du peuple de l’Alliance.

UN PILIER

Le niveau de compréhension des évènements par Marie et son lien étroit avec l’Esprit de Dieu ont vraisemblablement fait d’elle un pilier de la communauté naissante. Un pilier, choisi entre tous les disciples, auprès des disciples, pourquoi pas?  C’est probable, étant donnée la considération de Jésus pour Marie et ses disciples. Il ne s’agit pas de déshumaniser celle-ci: elle a connu des épreuves et partagé nos souffrances; elle s’est questionnée, a réfléchi et médité les évènements.

IMA ET ISHA

Le rôle de Marie — et de toutes les femmes — dans l’histoire de l’humanité ne se limite pas à la maternité. L’épisode des noces de Cana nous laisse entrevoir un nouveau rapport de complémentarité qui s’était déjà établi entre Marie, Jésus et Joseph à Nazareth.

Le cinquième épisode de The Chosen est consacré à cet évènement et, lorsque Marie demande à Jésus d’intervenir pour pallier le manque de vin, Il s’adresse à elle en utilisant le mot hébraïque ima qui signifie «mère». Mais dans l’Évangile de Jean, c’est plutôt le mot isha — «femme» — qui est employé, ce n’est pas anodin. Le terme isha situe le dialogue à un autre niveau que celui de la filialité; employé par Jésus, il marque pour sa mère une considération remplie de sens. Par ce choix, Jésus signale dès le commencement, en présence des premiers disciples, le rôle déterminant de Marie comme il le fera à la fin sur la croix lorsqu’Il lui dira : «Femme, voici ton fils», et au disciple: «Voici ta mère». (Jn 19, 25-27)

Au cours de ma propre histoire, elle est celle qui m’a tirée en avant dans les moments les plus difficiles. Marie est un précieux exemple lorsque Jésus nous dit: «Viens, suis-moi»! L’été dernier, lors d’un atelier de travail avec des artistes à New York, nous avons interviewé douze jeunes artistes catholiques. Bien que nos questions aient porté uniquement sur le processus créatif, nous avons découvert à travers leurs réponses à quel point Marie était présente dans la vie de certains d’entre eux, hommes et femmes. Marie, isha, inspire dans tous les milieux et tous les temps! En ce jour de la mémoire de Marie, Mère de l’Église, et pour honorer leurs témoignages, nous avons préparé cette vidéo pour vous.

Je réitère mon invitation: n’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires, témoignages et réflexions à cette adresse courriel.

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In only a few months, the episodes of the new miniseries “The Chosen” were seen more than 50 million times, and that’s only on the App and through YouTube! This colossal number is even more impressive when you think that this series was not produced in Hollywood, that it was financed almost exclusively through crowdsourcing and is not distributed on known platforms like Netflix, Amazon and iTunes. From all corners of the globe, everyone has free access to the episodes on the App, the website or YouTube.

More than six million dollars, collected from hundreds of thousands of donations since the beginning of the pandemic, will serve to film and produce the first five episodes of season two.

The Chosen is the first multi-season series on the life of Jesus, with the intention to let us discover Christ through the eyes of those who knew him. The series explores the historical and political context of the time as well as the life of those who, at His calling and in a life-changing moment, instantly left everything to follow Him.

Dallas Jenkins, the American evangelist producer/director of the series is also the initiator of the project. He surrounded himself with writers, producers and actors of high caliber from all religious denominations. The scenario was reviewed by a team composed of a messianic Jewish rabbi, a catholic priest and an evangelical pastor.

I do not wish here to critique this mini-series, but rather highlight that, through its content and cinematography, the series is like nothing done before in its genre.

Watching “The Chosen”, I was re-immersed in the Gospel. I binge-watched the episodes, and then I plunged with a lot of interest in the biblical roundtables associated to each episode. One question particularly roused my attention: “How do Catholics take Mary seriously?” For Dallas Jenkins, Mary is the most important person in the Gospel (after Jesus). Even if she only appears in one episode of the first season, a lot of consideration was put into the choice of the actress; in fact, this role was the most difficult casting decision. Following critiques against the Christmas episode, Jenkins knew very well that “she is the one you don’t want to get wrong!”

In mid May, in a live update, Jenkins announced that Mary would be an important character in the second season and gave a few scoops of the dialogues that Mary would have with the disciples. She shares with them some thoughts on being the mother of Jesus and professes her profound adhesion to her son’s mission. However, Mary feels that as Jesus’ mission unfolds, her relationship with Him changes. She questions herself on her role in all of this, and through her words, we can perceive sadness, even nostalgia.

This dialogue translates the intent of the producer/director to present Mary as a contemporary model for all mothers; he avoids presenting her with a halo around her head that would eclipse her humanity. I understand where he’s coming from, since traditional representations of Mary in a static pose with hands joined together are not an adequate representation of a young Jewish woman who lived in the first century.

If things continue as they are, the second season will be viewed by millions, and will have a huge impact on believers and non-believers around the globe. It is precisely for this reason, that for the past two weeks, a question has bothered me: How can I participate in the meditation that Dallas Jenkins proposes on the person of Mary, in the second season of The Chosen? In other words: “How DO Catholics take Mary seriously?” I want to share with you a few thoughts, which I would love to see enriched by your considerations and personal experience. Since the beginning of this project, Jenkins takes very seriously the comments, critiques and suggestions from the fans. If this question is close to your heart, write your comments below and I will send them all to him. 

THE CHOSEN

One of the novelties of this series is how the Hebraic roots are taken seriously and carefully integrated in the script. Many episodes present key events of the history of God’s people, skillfully interwoven with important scenes of the Gospel. A new level of understanding and depth is thus added by the historical context.

To represent Mary, one must draw from the same source, return to the origins… As a daughter of Israel, heiress of the promise, Mary knew the history of her people. Before she became mother of God, Mary had a profound desire and longing for the Messiah: “it is You I seek! For you my body yearns; for you my soul thirsts” (Ps 63, 2). Mary totally adhered to God’s project for humanity. Like a powerful magnet, Mary called and attracted the Savior she longed for, and He came!

Mary follows the path first traced by Anne, mother of Samuel, who, faithful to her promise, offered her only son to God by entrusting him to the prophet Elijah. In this moment, Anne prayed: ““My heart exults in the Lord, my horn is exalted by my God […]; I rejoice in your victory.” (1 S 2,1) And surely Mary has the same strength of character as the valiant mother mentioned in the book of Maccabees, who heroically endured the martyrdom of her seven sons in one day. Her prayer unveils her hope beyond all hope: “Since it is the Creator of the universe who shaped the beginning of humankind and brought about the origin of everything, He, in his mercy, will give you back both breath and life, because you now disregard yourselves for the sake of his law.” (2 M 7,23)

Mary could not possibly be beneath the women that preceded her. Out of all women, God chose Her to participate, totally and utterly, to His project of renewal for humanity.

Mary and Joseph, descendants of David – the man whom God entrusted with His promise – told Jesus about the story of God’s love for His people. Jesus was a witness to their love for Adonai, their hope, their faith, and all that their Father in heaven had blessed them with, preparing them for their extraordinary mission.

This being said, I have the following question: is it plausible that Mary, who participated first hand in the advent of the Messiah, experienced sadness and reminiscence vis-à-vis a certain form of maternity or wondered what her role was in the story of the redemption, as it will be illustrated in the second season?

IMA and ISHA

The role of Mary – and of all women, for that matter- in the history of humanity, is not limited to maternity. The episode of the Wedding at Cana gives a glimpse of the complementarity relationship that was already established between Mary, Jesus and Joseph in Nazareth. The fifth episode of The Chosen is dedicated to this event. When Mary asks Jesus to intervene to remedy to the lack of wine, Jesus uses the Hebraic word ima, which means “mother” while in the Gospel according to John, the word isha –“woman”- is employed. The choice of words is not trivial. The word isha places the dialogue at another level than familiarity; when adopted by Jesus, it indicates the level of consideration He has for Mary. Jesus indicates from the beginning, in front of His first disciples, the determining role that Mary would play in the redemption, as He did on the cross, when He tells her: “Woman, behold your son” and to His disciple: “Behold your mother”. (John 19, 26-27)

A PILLAR

Mary’s comprehension of the events and her close relationship with God made her a pillar for the newly developing community. A pillar, chosen amongst all of the disciples, close to the disciples… why not? It is probable, considering the high regard and concern of Jesus for Mary and His disciples. I do not wish to dehumanize Mary: for sure, she had her trials, shared our suffering; she questioned herself, reflected and meditated on the events. In the first season of The Chosen, Dallas Jenkins and the scriptwriters took care to place the characters in their historical context and in the Judaic culture. In the same manner, Mary’s humanity must be understood in its deep roots with the People of God.

In my own story, Mary is the one who pulled me forward in the most difficult moments. She is a precious example when Jesus tells us “Come, follow me”. Last summer, during a workshop in New York, friends and I interviewed twelve young catholic artists. Although our questions were related to the creative process, we discovered through their answers to what extent Mary is present in their lives, both men and women. Mary, isha, inspires in all domains and in all times! On this day of the memorial of Mary, Mother of the Church, and to honor these testimonies, we prepared this video for you.

And I restate my invitation: do not hesitate to send me your comments, testimonies and thoughts at this email address.

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