Les ZU
D’abord je les ai vus chez Matthieu
Ils sont vingt-cinq
Je les vois sans cesse passer
Sous mes fenêtres télé-visées.
Je les vois la nuit dans le champ de ma conscience
Et même hors champ entre 2 pubs sur papier glacé
de mes magazines préférés :
Ce sont des ZU
Sans papiers, sans visage que je connaisse
Mais avec des enfants qui pleurent
Ce sont des ZU
Mon oreille est sourde de décibels
De verres qui tintent, et de rock stars qui crient.
ZU?
J’ai SU
JÉSUS me dit :
«Je te donne Mes mains
Prends-en soin
Ce sont des ZU-MAINS.
Console, lave, nourris, étreins,
Ce sont des ZU-MAINS
Va chez Matthieu 25, rue de la Bible-O-Tek.»
Mi-grain, migraines, mi-grand
Je me suis levé avec des mi-grains électronifiés
ensemencés et une migraine de Carabinieri.
Mes pieds sont glacés par la honte et la peur,
Ma montre s’est figée, mon temps s’est perdu
Que reste-t-il?
Les ZU n’ont pas de demeure
Alors tombe, tombe César à genoux et prie.
Le salut est à ta porte, ouvre ton cœur…
Les ZU sont las de passer et tré-passer
sans autre regard que les ZOOM-lentilles
Qui alimentent les spectacles des ZÉ-Crans.
Je suis un sot dans son lit-sur-terre
Je suis un solitaire
Que faire Jésus, que faire?
«Reprends ton souffle.
Accueille mon Souffle.
Laisse mon Esprit clarifier ton esprit.
Laisse mes Mains guider tes mains.
Laisse mes Yeux voir dans tes yeux.
Accueille ma Volonté, la tienne se réjouira.
Laisse ma Joie dégourdir tes jambes
et réchauffer ton cœur.
Laisse ma Mesure régler la tienne.
Alors tu entreras dans ma Symphonie
dans des harmoniques enlevants et gracieux.
Alors tu connaîtras le Fils de l’Homme
et son Bonheur qui sera le tien à jamais.»
Fjord Etty
Fjord RÉFUGIÉ, ÉTÉ 2015